L’histoire fabuleuse de New-York 2/3
L’histoire fabuleuse de New-York 2/3

L’histoire fabuleuse de New-York 2/3

Bienvenue pour la suite de la fabuleuse histoire de la ville de New-York ! Après nous être plongé dans l’histoire de ses premiers habitants et colons, la Nouvelle Amsterdam va connaître son premier grand bouleversement avec l’arrivée des Britanniques !

La domination des Britanniques

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Vue de New York

Après trois guerres Anglo-Néerlandaise qui virent la victoire de ces derniers en Amérique du Nord, le roi d’Angleterre Charles II fit don à son frère le futur Jacques II et duc d’York, d’un vaste territoire incluant la colonie hollandaise. La Nouvelle Amsterdam se rendit alors aux Anglais sans résistance en 1664 et la ville fut rebaptisée New York (le privilège des vainqueurs !).

L’anglicanisme devint la religion officielle de la colonie et Trinity Church (la petite église près de Wall Street) fut fondée en 1698. La ville se développa rapidement : en 1700, elle comptait près de 5 000 habitants. New York devint le foyer de diffusion de la liberté de la presse en Amérique du Nord. Les premières institutions culturelles furent fondées comme le King’s College et le commerce se diversifia et se développa notamment grâce à l’aménagement de docks sur l’East River; la farine était devenue l’une des principales denrées d’exportation. C’est pourquoi, aujourd’hui encore, les armes de New York portent des tonneaux de farine sur une volée de quatre ailes.

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Blason de la ville de New-York

La révolution américaine, un tournant dans l’histoire de la ville de New-York

Les Anglais partent de New-York

Tout commença en 1765, lorsque le Parlement britannique vota le Stamp Act qui imposait un droit de timbre sur les journaux et les documents officiels britanniques. Les 27 délégués de neuf des treize colonies britanniques d’Amérique protestèrent contre cette taxe. Ils adoptèrent une Déclaration des Droits et des Griefs et envoyèrent des lettres ainsi que des pétitions au roi et au Parlement. L’impôt sur le timbre fut abrogé l’année suivante. Toutefois, le 24 mars 1765, le Parlement de Londres édicta un décret qui exigeait des assemblées coloniales de pourvoir aux besoins des troupes armées britanniques. La décision provoqua une série d’émeutes dans les villes américaines. À New York, l’assemblée refusa de financer les troupes et fut suspendue en représailles en décembre 1766.

Les marchands new-yorkais jouèrent un rôle important dans les débuts de la lutte pour l’indépendance, en organisant le boycott des produits britanniques. New York vit naître le mouvement des Fils de la Liberté. Les incidents de la Boston Tea Party en décembre 1773 inspirèrent New York qui connut sa propre Tea Party le 22 avril 1774. Une statue du roi d’Angleterre, George III, fut même abattue puis fondue pour fabriquer des munitions au moment de la Déclaration d’indépendance des États-Unis d’Amérique. Le gouverneur britannique fut chassé en 1775.

Toutefois, New York abritait sans doute plus de Loyalistes que n’importe quelle autre ville des treize colonies avant le début des hostilités et se rallia donc logiquement aux treize colonies britanniques le 9 juillet 1776 en devenant le bastion des loyalistes (les pro britanniques). New York devint ainsi le centre politique et militaire des opérations britanniques durant la suite du conflit.

Avec à sa tête le général américain George Washington, New-York connut de nombreuses batailles lors de la guerre d’indépendance contre les Anglais. La ville resta aux mains des Britanniques jusqu’au 16 novembre 1783, date à laquelle les dernières troupes britanniques quittèrent New York. Ce jour de l’« Evacuation Day », a été par la suite célébré durant des décennies comme une véritable fête. La fin des hostilités consacrée par le traité de Paris en 1783, vit George Washington entrer en vainqueur à New York.

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Entrée de George Washington dans New-York


En 1785, le Congrès s’installa à New York, qui fit dès lors office de capitale provisoire des États-Unis. Mais, sous la pression de Thomas Jefferson, le Congrès déménagea à Philadelphie cinq ans plus tard. En 1789, le premier Président américain, George Washington, prêta serment sur la Bible au balcon du Federal Hall, édifice rénové par l’architecte français Pierre Charles L’Enfant. Dès 1792, un groupe de marchands commença à se réunir sous un arbre à Wall Street, préfigurant ce qui est devenu ultérieurement la Bourse de New York. Cet été-là, une épidémie de fièvre jaune provoqua un exode des New-Yorkais en direction de Greenwich Village.

Le 19eme siècle : une ville en forte expansion


L’histoire de la ville de New-York au 19eme siècle s’est caractérisée par une croissance extrêmement rapide de la ville de New York, ce qui a imposé la fixation de règles nouvelles en matière d’urbanisme. C’est ainsi qu’en 1811, le Commissioners’ Plan fut adopté par les autorités administratives de la ville. C’est ce texte fondateur qui imposa le plan en damier de la ville que nous connaissons aujourd’hui.

Un développement économique en plein essor

Wall Street en 1806, histoire de la ville de New-York


Le développement de New York fut facilité par la modernisation et l’extension des réseaux de transport : le canal Champlain (1823) et le canal Érié (1825)35 reliaient New York à son arrière-pays et aux Grands Lacs. Le canal reliant le Delaware à la Raritan (1824) rejoignait Philadelphie au sud-ouest. Robert Fulton fit naviguer les premiers bateaux à vapeur sur l’Hudson. Les liaisons ferroviaires se multiplièrent à partir des années 1830 et Cornelius Vanderbilt construisit la gare de Grand Central sur la 42e Rue dans les années 1870. Sur mer, les lignes transatlantiques reliaient New York à l’Europe par les paquebots.

Vers 1860, le port de New-York assurait deux tiers des importations et un quart des exportations américaines. En 1884, 70 % des importations américaines transitaient par le port de New York. Les marchandises qui passaient par le port étaient diverses : coton, farine et viandes étaient expédiés vers l’Europe. Tissus, alcools, sucre, café, thé, cigares étaient déchargés sur les quais de la baie.

Avec la révolution et l’essor industriels, les usines, les manufactures et les ateliers furent de plus en plus nombreux : en 1806, William Colgate ouvrit une fabrique de chandelles, d’amidon et de savon au sud de Manhattan. Cependant, la place fit rapidement défaut sur l’île et de nombreuses industries s’implantèrent dans les quartiers périphériques. Les principales activités de l’agglomération étaient alors liées au secteur agro-alimentaire (raffineries de sucre, abattoirs, brasseries, tabac), au textile (filatures, ateliers de confection), aux constructions navales et à l’imprimerie. Vers 1900, New York était la ville industrielle la plus importante des États-Unis.

C’est également au 19eme siècle que New York se positionna comme premier centre des affaires du pays : avec la création de la Bank of New York par Alexander Hamilton en 1784 et l’ouverture de la Bourse en 1792. Plus tard, des bourses spécialisées furent fondées (bourse aux grains en 1850, au coton en 186844). L’indice boursier du Dow Jones fut créé en 1896. Les grandes enseignes telles que Macy’s (1858) et Bloomingdale’s virent le jour dans la deuxième moitié du 19eme siècle. Broadway devint l’artère commerçante de la ville.

Une population en pleine croissance et d’origine diverse

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Immigrants à Ellis Island


New York connut une importante croissance de sa population entre 1790 et 1820 qui passa de 33 000 à 123 706 habitants. La ville devint ainsi la plus peuplée des États-Unis. Mais ce n’était rien en comparaison du nombre d’immigrés qui allait venir peupler la ville les années suivantes !

Entre 1820 et 1890, plus de dix millions d’immigrants s’installèrent dans la métropole, fuyant la crise économique et les persécutions qui avaient lieu en Europe. Les migrants les plus nombreux sont d’abord les Allemands et les Irlandais : les premiers quittèrent leur pays à la suite des révolutions de 1848 et les seconds à cause de la grande famine. Des quartiers « ethniques » se constituèrent à Manhattan : par exemple, les Allemands se concentrèrent dans la Lower East Side. Chaque communauté développa ses réseaux d’entraide, ses associations et ses journaux. Les tensions dégénèrent parfois en émeutes : celles de 1871 entre catholiques et orangistes se soldèrent par 65 morts. Avec l’essor démographique, l’offre de logements devint vite insuffisante. Les New-Yorkais les plus pauvres s’entassèrent dans des appartements étroits et insalubres appelés tenements : en 1890, une enquête révèle qu’un million de New-Yorkais vivent dans 37 316 tenements. Une loi de 1879 exigeait que chaque pièce ait au moins une fenêtre pour améliorer la ventilation et la luminosité;

Chinatown un dimanche matin, histoire de la ville de New-York


L’extension urbaine dépassa le simple cadre de Manhattan : les villes de Jersey City et Newark s’agrandirent grâce aux industries et aux liaisons en ferry. Le quartier de Brooklyn acquit le statut de ville en 1834. La périphérie de la ville fut stimulée par les trains de banlieue. Les transports urbains se modernisèrent, passant du bus aux tramways hippomobiles et bientôt au métro.

Marquée par de fortes inégalités sociales et des émeutes

Les inégalités sociales étaient importantes : le nombre de personnes riches augmentaient et certains noms se détachèrent par leur fortune (Andrew Carnegie, John Davison Rockefeller, John Jacob Astor, etc.). De riches demeures furent construites sur Washington Square, Lafayette Place puis sur la Cinquième avenue, dans le quartier de Brooklyn Heights et de Marcus Garvey Park à la fin du siècle. La bourgeoisie vivait selon les codes de la société victorienne. Une classe moyenne d’artisans, comptables, vendeurs, employés de bureau émergea peu à peu. Avec le développement industriel de New York, le nombre d’ouvriers augmenta fortement, passant de 30 000 en 1840 à 220 000 quarante ans plus tard. Les ouvriers se réunissaient dans les tavernes de Bowery. Les problèmes sociaux furent en partie pris en charge par les Églises et les associations qui se multiplièrent, comme la Société new-yorkaise pour l’amélioration de la condition des pauvres.


C’est lors de la guerre de Sécession que de violentes émeutes eurent lieu. Malgré une mobilisation très importante, la ville de New York ne supporta pas la mise en place de nouvelles lois sur l’enrôlement des soldats, qui permettait au gouvernement de recruter des soldats âgés de 18 à 35 ans. C’est donc dans la violence que les New-Yorkais manifestèrent leur mécontentement dans de véritables « émeutes de l’enrôlement » (Draft Riots), qui tournèrent rapidement en attaque en règle contre les populations afro-américaines (le film de Scorsese Gangs Of New-York prend d’ailleurs ses émeutes comme toile de fond). Lincoln fut alors contraint d’envoyer des troupes pour régler le conflit. Après la guerre, le flux d’immigrants européens s’accrut encore. Pour satisfaire aux critères d’immigration, un centre de transit fut construit sur Ellis Island, une île proche de celle de la Statue de la Liberté.

Les Draft riots, histoire de la ville de New-York

Développement des infrastructures et de la Culture


En 1844 fut créée une police municipale, le New York City Police Department (NYPD) qui existe encore sous cette appellation. À la suite des épidémies de choléra (1832 et 1866), la municipalité décida de porter ses efforts sur l’adduction d’eau et les égouts : un service des égouts fut fondé en 1849 et des bains publics furent ouverts dans les années 1850.

Face à l’urbanisation galopante de Manhattan, plusieurs voix s’élèvèrent pour réclamer la création d’un espace de verdure, à l’image du Bois de Boulogne à Paris ou de Hyde Park à Londres. Le parc devenu Central Park fut achevé en 1873 après treize années de travaux, et devint dès son ouverture l’un des lieux de parade de la ville. L’ouverture du zoo de Central Park en 1864 contribua également à sa popularité.

Central Park

Le 1er janvier 1898, la ville de New York s’organisa administrativement telle qu’on la connaît aujourd’hui. La ville de New York (New York City) est depuis lors divisée en cinq arrondissements (boroughs) : Manhattan, Brooklyn, The Bronx, Queens et Staten Island. Elle compte aujourd’hui 8 623 376 habitants, ce qui en fait la commune la plus peuplée des États-Unis.


C’est aussi dans la deuxième moitié du xixe siècle que furent créées la plupart des institutions culturelles (Metropolitan Museum of Art en 1870, Metropolitan Opera en 1883, American Museum of Natural History en 1877, New York Public Library en 1895, Brooklyn Museum en 1895-1915) et de nouvelles infrastructures civiles, comme le pont de Brooklyn achevé en 1883. Des universités virent le jour : université de New York (1831)35, City College of New York (1847). L’université Columbia, fondée au 18eme siècle se diversifia en ouvrant une école de droit (1858) et école de sciences politiques (1880). Les grandes fortunes de New York firent œuvre de philanthropie. Entre 1888 et 1908, les finances de la ville augmentèrent de 250 %. C’est encore au 19eme siècle que l’agglomération se dota de journaux prestigieux : le New York Times (1851) et le Wall Street Journal en 1889.

J’espère que tu as apprécié cette deuxième partie consacrée à l’histoire riche et mouvementée de New-York, et te donne rendez-vous pour la fin de cette formidable histoire de la ville qui ne dort jamais !

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