L’histoire fabuleuse de New-York 3/3
L’histoire fabuleuse de New-York 3/3

L’histoire fabuleuse de New-York 3/3

Suite et fin de ma série d’article sur la fabuleuse histoire de la ville de New-York ! Où nous découvrirons la création de la ville moderne de New-York et les défis auxquels la ville est confrontée au début du 21eme siècle. Bonne lecture à tous

Le 20eme siècle et l’histoire de la ville de New-York : la construction mouvementée de la nouvelle Babel

Le développement des voies de communication et l’essor des gratte-ciel

histoire de la ville de New-York
Flatiron Building : histoire de la ville de New-York

Lors de la première moitié du XXe siècle, la ville devient le centre névralgique mondial, au niveau industriel et commercial. Ce qui rend indispensable la modernisation des transports au sein de la ville. La première compagnie de métro, voit le jour en 1904, suivie de la reconstruction du Grand Central Terminal en 1913. L’autorité du port de New York voit également le jour en 1921. La densification du trafic automobile amène la municipalité à penser un nouveau plan d’urbanisme et à relier Manhattan par de nouvelles infrastructures : le Holland Tunnel fut creusé entre 1920 et 1927 et des voies rapides (parkways) ceinturent peu à peu l’île.

Dès 1902, le Flatiron Building fut un des premiers gratte-ciel à surgir dans le ciel de Manhattan. Par la suite, avec la multiplication des sièges sociaux d’entreprises et le manque de place à Manhattan, l’architecture du sud de l’île devint de plus en plus verticale : construite en 1909, la Metropolitan Life Tower fait 213 mètres de hauteur et compte 50 étages. Le Woolworth Building, achevé en 1913, mesure 241 mètres pour 57 étages et reste l’immeuble le plus haut du monde jusqu’en 1930. En 1929, New York compte déjà 188 immeubles de plus de 20 étages. Dès les années 1920, un second quartier des affaires se constitue plus au nord, dans le quartier de Midtown.

histoire de la ville de New-Yrk

À partir des années 1930, la plupart des plus hauts gratte-ciel du monde furent construits dans le style Art déco : Chrysler Building, Empire State Building…. Rapidement, plusieurs architectes américains critiquèrent cette nouvelle architecture verticale qui empêchait la lumière d’atteindre le sol. Enfin, des problèmes de sécurité émergeaient, notamment en matière d’incendie. Dès 1916, pour répondre à ces difficultés était adoptée à New York une loi sur le zonage (Zoning Law). Le règlement obligeait les architectes à adapter la hauteur des immeubles à la largeur des rues. Il resta en vigueur jusqu’en 1961. Cela donna lieu à la construction d’édifices de forme pyramidale tels que le Seagram Building.

La création d’une ville-monde

histoire de la ville de New-York

Dès la fin du 19eme siècle, l’immigration changea de nature : elle apportait désormais à New York des Européens du Sud (Italiens) et de l’Est (Polonais, Russes). Les flux internes concernaient les Afro-américains, jusqu’ici peu nombreux dans la ville et les Portoricains. Manhattan devint ainsi un véritable patchwork de cultures: les russes, polonais dominaient dans le sud-est de l’île, les italiens étaient présents un peu partout, les Irlandais occupaient davantage Midtown ouest, alors que les Tchèques et les Hongrois s’installèrent surtout dans le Upper East Side. Le 1er avril 1892, Ellis Island ouvrit officiellement, devenant une véritable porte du Nouveau Monde pour des millions d’immigrants. L’île accueillit environ 12 millions de personnes entre son ouverture le 1er avril 1892 et sa fermeture le 11 septembre 1954.

Immigrés arrivant à Ellis Island : histoire de la ville de New-York

C’est à cette époque qu’Israel Zangwill parla pour la première fois de Melting Pot. Par la suite, ce furent les Juifs, fuyant les pogroms en Europe qui s’installèrent dans la Lower East Side et à Brooklyn. Plus tard, les Juifs fuyant le régime nazi s’installèrent en nombre à Washington Heights. Les Noirs venant du Sud du pays se regroupèrent dans les quartiers de Harlem ou de Bedford-Stuyvesant qui devinrent dans les années 1940 des ghettos.

New-York, capitale mondiale de l’Entertainment et de la vie culturelle américaine

New York devint également un centre artistique majeur, notamment avec les comédies musicales de Broadway, de Tin Pan Alley et la Renaissance de Harlem. Ce rôle s’amplifia vers la fin des années 1930 avec l’afflux de réfugiés politiques européens, qui comportaient nombre d’intellectuels, musiciens et artistes. C’est dans le quartier de Greenwich Village que se rassemblèrent les artistes et les écrivains. L’endroit était fréquenté par les homosexuels, les avant-gardistes et les contestataires. Les galeries et les ateliers furent les lieux privilégiés de l’évolution de la peinture : à Greenwich Village travaillaient les peintres réalistes (Thomas Benton, Edward Hopper) et modernes (Jackson Pollock, Willem de Kooning).

Avec l’Armory Show (1913) puis l’ouverture du Museum of Modern Art (1929), du Whitney Museum of American Art (1931) et du Musée Solomon R. Guggenheim (1937), New York devint l’une des capitales mondiale de l’art moderne. Cette position fut renforcée par l’afflux d’artistes, de musiciens et d’écrivains européens pendant la Seconde Guerre mondiale (Marc Chagall, Béla Bartók, Hannah Arendt).

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New York devint également un centre important pour les médias : la métropole comptait de nombreuses agences d’information et des journaux prestigieux. Dans les années 1920 apparurent les premiers tabloïds. Dans les années 1930, les chaînes de radio CBS et NBC s’installèrent au Rockefeller Center qui fut bientôt surnommé « Radio City. ». Malgré la concurrence de Los Angeles, New York resta également jusqu’en 1945 un centre cinématographique important : elle exerçait le contrôle financier de l’industrie du 7e art, produisait des films dans ses studios et possédait de très nombreuses salles de projection.

Du point de vue sportif, le xxe siècle a consacré New York comme l’une des capitales américaines du sport. Dès 1915, l’US Open s’installa dans le quartier de Forest Hills. Par ailleurs, dans toutes les grandes disciplines nationales, les clubs new-yorkais rayonnent, avec en particulier les New York Yankees en baseball, et les New York Giants en football américain.

L’histoire de la ville de New-York et le choc de la Grande Dépression

En 1919, New York fut secouée, comme d’autres villes dans tout le pays, par des grèves massives ainsi qu’un attentat à la bombe qui souffla les bureaux du siège de la compagnie J.P. Morgan Inc. à Wall Street, faisant 38 morts et 200 blessés. Les années 1920 furent également marquées par la prohibition, avec l’ouverture des speakeasies, ces établissements de vente et de consommation de boissons alcoolisées, ainsi que par les bootleggers, c’est-à-dire les contrebandiers d’alcool. De nombreux bars et clubs de Harlem, réservés aux Blancs, étaient alors contrôlés par les mafias juive et italienne.

La « grosse pomme » n’échappa pas à la Grande Dépression économique des années 1930 ; c’est d’ailleurs à la bourse de Wall Street que se manifesta le krach de 1929 qui donna lieu à une crise mondiale. Le chômage et la misère augmentèrent rapidement et des bidonvilles se développèrent entre la 72e et la 110e Rue.

Durant la Seconde Guerre mondiale, la ville de New York n’eut pas trop à souffrir du conflit, au contraire, son rôle dans les relations internationales augmenta une fois la guerre terminée, notamment avec l’installation en 1951 du Siège des Nations unies. Durant le conflit, New York accueillit de nombreux intellectuels (Antoine de Saint-Exupéry, Claude Lévi-Strauss, Jules Romains, Saint-John Perse) et artistes (Max Ernst, Marc Chagall, Fernand Léger, Benjamin Péret, André Breton, Marcel Duchamp ou encore Salvador Dali) français en exil.

1945-1970 : New-york haut lieu des mouvements contestataires

Après la Seconde Guerre mondiale, New York connut cependant un relatif déclin, perdit de ses habitants, et son tissu industriel commença à vieillir. Plusieurs usines déménagèrent dans la première moitié du siècle vers la ceinture proche (dans le New Jersey par exemple). La crise des années 1960-1970 engendra des friches industrielles dans le Bronx et le Queens.

Dans le même temps, le quartier de Greenwich Village resta un des foyers culturels de la ville avec SoHo. La contre-culture s’y épanouit . Le Off-off Broadway proposait une alternative au théâtre commercial. Le Pop Art dénonçait la société de consommation. Andy Warhol (1928-1987) installa son atelier sur la 47e Rue. Frank Stella (né en 1936) expérimenta le minimalisme et Christo (né en 1935) proposa aux New-Yorkais des œuvres éphémères. Les fresques murales se multiplièrent sur les murs de la ville. La culture de la rue (graffiti, hip-hop) prit son essor dans les années 1980.

De nouveaux quartiers ethniques se formèrent dès les années 1970. Les années 1960 furent aussi marquées par des tensions raciales, et New York s’imposa rapidement comme un lieu clé du mouvement des droits civiques, qui se manifesta en particulier dans le quartier noir de Harlem qui fut ainsi autoproclamé « cœur spirituel de la protestation et du mouvement noir ».

Les années 70-80 : New-York en faillite

Les années 1970 sont souvent considérées comme les années noire de la ville, en raison d’un taux de criminalité élevé assorti de divers désordres sociaux qui débutèrent dès les années 1960, en particulier avec les émeutes de Stonewall en 1969. Dans un contexte de stagflation aux États-Unis et de maintien en parallèle de dépenses sociales élevées à New York, les dépenses de la municipalité explosèrent, conjugué à la désindustrialisation et au déclin démographique la ville se trouva au bord de la faillite. De nombreuses infrastructures urbaines furent laissées à l’abandon, faute de subventions. Parallèlement, l’immense World Trade Center fut inauguré au cours d’une cérémonie grandiose en 1973. Le premier choc pétrolier de 1973 n’arrangea pas la situation. Plusieurs quartiers s’enfoncèrent alors dans la criminalité et la drogue, comme Harlem ou South Bronx. En 1977, la ville fut plongée dans le noir du 13 au 14 juillet, ce qui provoqua de véritables pillages et de multiples désordres sociaux.

Le rebond de Wall Street, dans les années 1980, malgré le Krach de 1987, permit à New York de retrouver son rôle de leader dans la sphère économique et financière mondiale et l’équilibre budgétaire de la ville fut rétabli en 1981. Le renouveau de l’immigration stimula également la croissance économique. Mais malgré une baisse des chiffres du chômage, New York patissait encore de sa réputation de ville dangereuse. En outre, les années 1980 furent également marquées par les tensions raciales, qui conduisirent notamment aux agressions dont l’une fut mortelle de trois Afro-américains dans des « quartiers blancs ». Malgré tout, la situation commença à s’améliorer lors de l’élection à la mairie de David Dinkins, premier maire afro-américain de la ville, même si sa gestion de certains incidents comme les émeutes de Crown Heights lui valurent de vives critiques.

Le New-York de Giuliani, le retour à la sécurité

Les années 1990 furent marquées à New York par un premier attentat terroriste contre le World Trade Center, le 26 février 1993, où un camion chargé de 680 kg d’explosif au nitrate se désintégra dans un parking souterrain de la tour Nord, faisant 6 morts et 1 042 blessés. En 1994, année d’entrée en fonctions de Rudolph Giuliani, New York traversait une crise profonde, marquée par de nombreuses tensions raciales que beaucoup croyaient irrémédiables. Pourtant, en l’espace de quelques années, Giuliani, personnage connu pour son franc-parler, parvint à faire de Big Apple une ville sûre et attirante pour les investisseurs. Ainsi, Giuliani s’engagea sur tous les fronts, luttant tant contre les mafias familiales dans les quartiers sensibles que les délits d’initiés à Wall Street. La plupart des mesures qu’il entreprit furent audacieuses, voire surprenantes de par leur caractère radical, comme sa politique de « Tolérance zéro » en matière de criminalité. Giuliani le républicain, dans une ville plutôt ancrée dans le camp démocrate réussit à redresser la ville. Les résultats obtenus par Giuliani avant le 11 septembre furent très positifs, avec une véritable chute de la criminalité et un retour de la confiance chez les New-Yorkais en matière de sécurité.

L’histoire de la ville de New-York au 21eme siècle : à l’assaut de nouveaux défis

Après l’éclatement de la bulle Internet qui a violemment secoué Wall Street, les attaques terroristes du 11 septembre 2001 ébranlèrent comme jamais la ville de New York. En effet, bien que les attentats aient également frappé Washington, D.C. c’est bien New York qui en est sortie la plus meurtrie, avec la destruction des tours jumelles du World Trade Center. La skyline de Manhattan en fut bouleversée et la cicatrice des attentats reste vive dans l’esprit des habitants de Big Apple.

Toutefois fidèle à sa tradition de résilience, le One World Trade Center d’une hauteur de 1 776 pieds (541 m)) fut achevé en 2014. Le nouveau complexe comprend également d’autres tours, ainsi qu’un mémorial et un musée, présentant notamment deux bassins représentant l’empreinte des deux tours. La crise sanitaire est venue raviver les incertitudes économiques et les problèmes d’insécurité. Mais gageons que comme à son habitude la ville saura relever les défis qui se dressent devant elle.

J’espère que tu as apprécié la fabuleuse histoire de la ville de New-York et que cet article t’auras donné envie de visiter la Big Apple !

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