L’histoire mouvementée du Pont de Brooklyn
L’histoire mouvementée du Pont de Brooklyn

L’histoire mouvementée du Pont de Brooklyn

L’histoire du plus célèbre des ponts new-yorkais à savoir le pont de Brooklyn est pour le moins mouvementée ! Ce pont fut le premier à relier Manhattan et Brooklyn à travers l’East River. Au moment de son ouverture, c’était le plus long pont suspendu du monde ! Découvrons donc ensemble l’histoire du pont de Brooklyn, de l’idée d’origine aux célébrations qui s’ensuivirent.

A l’origine de la construction du pont de Brooklyn

Avant la construction du pont, Brooklyn et Manhattan étaient deux villes distinctes et on ne pouvait passer de l’une à l’autre qu’en employant le ferry sur l’est River ; le pont relie d’ailleurs, de manière symbolique, les deux Hôtels de Ville.

L’histoire du pont de Brooklyn trouve son origine dans l’idée qu’en eut William C. Kingsley, un entrepreneur en bâtiment, qui finança une équipe pour en étudier la faisabilité, établir une première estimation de coût, trouver la situation et la forme précise, et en rechercher le financement. Il décida de passer à la réalisation concrète 1865.

HISTOIRE DU PONT DE BROOKLYN
plan du pont de Brooklyn

John Augustus Roebling, ingénieur spécialiste des câbles métalliques, parvient à faire accepter ses plans en 1867. Le politicien véreux « Boss » Tweed s’immisca dans le processus politique en versant divers pots-de-vin afin de faciliter le montage du projet et d’en devenir un actionnaire important ; il fut toutefois arrêté en 1871 avant de pouvoir bénéficier du fruit de ses malversations

Les données techniques du pont de Brooklyn

HISTOIRE DU PONT DE BROOKLYN

Le pont de Brooklyn est un pont suspendu en acier monté sur des piles de 90 m qui sont enterrées à 35 m de profondeur ; le tablier se situe à une hauteur de 44 m. Sa longueur totale, y compris les rampes d’accès, s’élève à 1 825 m pour une largeur de 28 m. Le creusement des fondations se fait avec le procédé Triger. Un caisson en bois (en forme de cuvette renversée) est assemblé puis remorqué sur le lieu de construction des piliers, puis lesté avec du granit pour être immergé. Ensuite, à l’aide d’un piston, de l’air comprimé est soufflé dans le caisson afin d’en chasser l’eau et permettre ainsi aux ouvriers de travailler au sec, ce qui créera on va le voir de nombreux accidents.

La construction du Pont de Brooklyn

John Augustus Roebling

Ce chef-d’œuvre de John Augustus Roebling, a été construit (1869-1883) dans d’immenses difficultés. Roebling, était un ingénieur, connu pour avoir développé sa propre méthode pour tisser des câbles métalliques lors de ses conceptions de ponts, dont le pont Cincinnati-Covington, rebaptisé plus tard le pont John A. Roebling. Il est toutefois décédé au début de la construction du pont de Brooklyn à la suite d’un accident sur le site (blessé au pied lors d’un accident sur le chantier, il est amputé des orteils mais meurt du tétanos deux semaines plus tard), et c’est son fils, Washington Roebling, qui reprit l’ouvrage et les techniques de son père.

HISTOIRE DU PONT DE BROOKLYN
Mise en place des cables en 1878

La travée principale de 486 mètres était la plus longue du monde jusqu’à l’achèvement du pont cantilever du Firth of Forth en Écosse en 1890. Les tours sont construites en calcaire, granit et ciment. Son tablier, soutenu par quatre câbles, supporte à la fois le trafic automobile et piéton. Une de ses caractéristiques distinctive est sa large promenade au-dessus de la chaussée, qui d’après John Roebling « dans une ville commerciale bondée sera d’une valeur incalculable ».

Washington Roebling

Ce dernier fut toutefois à son tour victime d’un accident, de décompression alors qu’il travaille dans le caisson sous-marin, après avoir pris ses fonctions d’ingénieur en chef, ce qui le laisse lourdement handicapé. Confiné dans son appartement de Columbia Heights (Brooklyn), Roebling continua cependant à diriger les opérations avec l’aide de sa femme, Emily Warren Roebling, observant le pont avec des jumelles et envoyant des messages sur le site avec son aide. D’autres accidents eurent lieu avant la fin de l’édification du pont : une explosion d’air comprimé qui détruisit un caisson pneumatique et ralentit les travaux, tout comme un grave incendie dans un autre caisson, un câble qui se sépara de son ancrage du côté de Manhattan et s’écrasa dans la rivière, ainsi que la découverte d’une fraude perpétrée par un entrepreneur en fil d’acier, ce qui nécessita le remplacement de tonnes de câbles. Au moins 20 ouvriers furent tués pendant la construction et beaucoup d’autres qui travaillèrent dans le caisson souffrirent de décompression (paralysie des membres inférieurs notamment), car la remontée depuis la profondeur maximale de 35 m se faisait alors sans palier de décompression.

La célébration de l’achèvement du pont de Brooklyn

HISTOIRE DU PONT DE BROOKLYN
Journal annonçant la fin des travaux et les célébrations à venir

Une fois terminé, Emily Roebling traversa la première en voiture le pont de Brooklyn, portant un coq comme symbole de victoire. La journée d’ouverture du pont, le 24 mai 1883, fut marquée par de nombreuses célébrations, dont un feu d’artifice qui dura une heure. Le 24 mai 1883 à minuit le public est admis à circuler sur le pont ; 140 000 personnes sont passées au guichet le premier jour, 90 000 le deuxième, et 250 000 le dimanche suivant. En effet, initialement, la traversée du pont était soumise à un droit de péage, qui disparut en 1891 pour les piétons puis en 1911 pour les véhicules.

Feux d’artifice de célébration

Quelques jours après l’inauguration, un mouvement de panique se déclencha devant la rumeur que celui-ci pourrait être en train de s’écrouler : 12 personnes trouvèrent alors la mort dans la bousculade qui s’ensuivit. En mai 1884, Phineas Taylor Barnum, tout en faisant de la publicité pour son célèbre cirque, démontra la fiabilité du pont en y faisant défiler 21 éléphants de sa ménagerie !

Sa construction fut le symbole pour ses contemporains de ce que la technologie était capable de faire et le pont est devenu un symbole de l’optimisme de l’époque. John Perry Barlow a écrit à la fin du 20e siècle sur le « saut de foi littéral et véritablement religieux » incarné dans la construction du pont, affirmant que « le pont de Brooklyn exigeait de ses constructeurs la foi en leur capacité à contrôler la technologie ».

J’espère que l’histoire du pont de Brooklyn t’as intéressé et t’as surtout donné l’envie de traverser ce bout de patrimoine américain, véritable symbole de la ville de New-York.

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